Le poisson, ce petit être sensible

Ce n'est pas parce que nous avons peut-être spontanément moins de sympathie pour les poissons que leur vie et leur bonheur auraient moins d'importance. Ce sont leur vie, leur bonheur, qui importent en premier lieu, avant notre sympathie, notre attirance


Leur habitat et leur environnement couvrent 70% de la surface du globe; et pourtant, nous les connaissons peu et malgré cela, nous n'hésitons pas à les décimer à grande échelle et à les tuer dans des conditions terribles. Ce sont de loin les victimes les plus nombreuses de notre consommation de chairs: ce sont des centaines ou même des milliers de milliards de poissons qui sont tués chaque année dans le monde! 
La pêche mais aussi l'élevage, le transport, la mise à mort.. sont d'une extrême brutalité à l'égard des poissons. Ce sont au total chaque année, dans le monde entier, de l'ordre de 100 millions de tonnes de "produits de la mer" qui sont pêchés: les chiffres en effet ne se soucient généralement pas d'établir une différenciation entre les quelques 86% de poissons et les 9% de mollusques et 5% de crustacés.
Sur environ 25 000 espèces de poissons, environ 9000 sont régulièrement attrapés, plus de 7000 sont commercialisées à des fins alimentaires.

En 1993, 40% des prises ont néanmoins porté sur seulement 24 espèces:
*anchois (8.4 millions de tonnes)
*lieus d'Alaska ou colins (4.6 millions de tonnes)
*maquereaux du Chili (3.4 millions de tonnes)
*pilchards ou sardines du Japon (2.3 millions de tonnes)
*capelans (1.7 millions de tonnes)

Sur 85 millions de tonnes de poissons pêchés par an, 27 étaient rejetés à la mer (11% seulement survivraient) et 29 sont transformés en farine, essentiellement pour l'alimentation animale (seulement les anchois du Pérou, menhaden et une grande partie des harengs pêchés par les Norvégiens et les Danois)


Le monde perceptif des poissons:
Les oreilles intérieures des poissons perçoivent tout un monde aquatique que les humains ne peuvent appréhender sans l'aide d'hydrophones. Sans avoir de cordes vocales, les poissons "parlent". En comprimant leurs vessies natatoires, en faisant grincer leurs dents pharyngales, en frottant ensemble  certaines de leurs arrêtes, ils produisent des sons qui peuvent varier de bourdonnements et de clics à des glapissements et des sanglots.

La sensibilité des poissons à la lumière est supérieure à la nôtre. Beaucoup de poissons des profondeurs voient dans une pénombre où un chat ne voit rien.
Chez la plupart des poissons, les papilles gustatives se répartissent non seulement dans la bouche et la gorge mais aussi sur les lèvres et le museau. Beaucoup d'espèces qui se nourrissent sur le fond ont des récepteurs gustatifs aussi sur des extensions de leurs nageoires pelviennes ou sur des barbes sous leur menton, qui jouent de rôle de langues externes.



Les saumons peuvent parcourir des milliers de kilomètres au cours de leur migrations, et, plusieurs années plus tard, reconnaître à l'odeur leur cours d'eau d'origine. Les anguilles américaines détectent l'alcool à une concentration d'un milliardième de goutte dans 90 m2 d'eau.

A sa seule odeur, certains poissons peuvent déterminer l'espèce, le genre, la réceptivité sexuelle ou l'identité individuelle d'un autre poisson.
Les poissons réagissent fortement au fait d'être touchés. Lors de la cour, ils se frottent souvent doucement l'un contre l'autre. Des enregistrements effectués par le "Narragansett Marine Laboratory" ont révélé que le robin des mers ronronne quand on le caresse.
De nombreuses espèces de poissons ont des centaines de récepteurs électriques sur leur peau qui leur permettent de détecter la forme du champ qu'ils produisent eux-mêmes. Le poisson-couteau rayé mâle affirme sa dominance par le moyen d'une série rapide d'impulsions, son rival potentiel se soumet en cessant de "parler".

La capacité des poissons à souffrir: 


En accord avec leurs sensibilités, la capacité des poissons à ressentir le stress et la douleur ne fait pas de doute. Lorsqu'ils sont poursuivis, enfermés ou menacés de toute autre manière, ils réagissent comme le font les humains face au stress: par l'augmentation de leur fréquence cardiaque, de leur rythme respiratoire et par une décharge hormonale d'adrénaline. La prolongation de conditions adverses, telles la trop grande promiscuité ou la pollution, les amène a souffrir de déficience immunitaire et de lésions organiques internes.Tant par sa biochimie que par sa structure, leur système nerveux central ressemble étroitement au nôtre. Chez les vertébrés, les terminaisons nerveuse libres enregistrent la douleur; les poissons en possèdent en abondance. Leur système nerveux produit aussi des enképhalines et des endorphines, substances analogues aux opiacées et qui possèdent un rôle anti-douleur chez les humains. Quand ils sont blessés, les poissons se tordent, halètent et exhibent d'autres signes de douleur. Il est clair que les poissons ressentent la peur, qui joue un rôle dans l'acquisition du comportement d'évitement. Le chercheur R.O Anderson a montré que les perches à grande bouche apprennent à éviter les hameçons simplement en voyant d'autres s'y faire prendre.




Les poissons comme "animaux familiers"


Même quand ne s'y ajoute pas la cruauté de l'expérimentation, la captivité des poissons en elle-même néglige leur besoins les plus fondamentaux. Nerveux et fragiles, ils sont mal adaptés à la vie enfermée dans un aquarium, pourtant, aux Etats-Unis ils sont des centaines de millions de poissons emprisonnés.

Les poissons sont plus sensibles à la température que ne l'est n'importe quel animal à sang chaud. Une variation brusque d'à peine quelques degrés peut tuer un poisson rouge. Pourtant, certains sont confinés dans des petits réservoirs dont la température peut fluctuer rapidement.
Les poissons d'aquarium n'ont aucun moyen d'échapper aux substances toxiques qui pénètrent dans leur eau. De nombreux polluant domestiques peuvent leur nuire, parmi lesquels la fumée de cigarette, les vapeurs de peinture et les retombées de vaporisateur.
Dans un bocal ou un réservoir, l'ammoniaque qu'ils excrètent eux-mêmes peut s'accumuler et atteindre un niveau toxique. Le chlore même en très petites quantités peut, comme l'ammoniaque, induire des difficultés respiratoires et des spasmes nerveux. Le niveau de chlore dans l'eau du robinet peut facilement leur être fatal.

Les poissons en aquarium sont bombardés en permanence de scènes et de bruits d'humains. Le simple fait d'éclairer la lumière dans une pièce sombre peut les alarmer au point de les faire s'élancer contre les parois en verre et se tuer. Les vibrations provenant d'une télévision, d'une chaîne stéréo ou d'une porte qui claque peuvent aussi les alarmer et les blesser. N'importe quel choc ou tapotement sur le verre de l'aquarium peut facilement choquer et stresser les poissons. 
Un chercheur, H. Reinchenbach-Klinke, a découvert que les poissons fréquemment exposés à de la musique à forte puissance développent des lésions mortelles du foie.
Les poissons d'aquarium sont livrés à l'agression de l'artificiel mais sont privés du naturel. Il leur est refusé de s'adonner à leur activités comme la recherche de la nourriture à travers la vive diversité des récifs coralliens. 

La pêche commerciale:


La pêche commerciale elle aussi décime les poissons en en tuant d'innombrables milliards chaque année. En général, pour eux, la mort n'est ni rapide, ni indolore. Dans la pêche à la seine tournante et enveloppante, le bateau encercle un banc de poissons avec un filet (seine) qui est ensuite resserré puis hissé et généralement vidé de la saumure liquide maintenue sous 0°C. 
Ceux qui ne meurent pas écrasés ou étouffés sont victimes de choc thermique. Cette méthode, employée pour pêcher les thons albacores, a provoqué une tempête de protestation en faveur des dauphins qui nagent au dessus des thons et se prennent dans le filet avec eux. Mais peu de voix se sont élevées contre la mort qui est administrée aux thons eux-mêmes. Et les thons sont eux aussi des animaux sensibles aux vibrations, dont il est clair qu'ils sont eux aussi terrorisés et blessés par les canots à moteur et les explosions sous-marines qui rassemblent les dauphins en un lieu.

Dans la pêche au chalut, un bateau se déplace en traînant derrière lui à travers l'eau un énorme filet. Tous les poissons qui y entrent sont poussés par le mouvement de traction en direction de son extrémité en cul de sac effilé. Pendant un temps qui peut durer de 1 à 4 heures, les poissons pris sont tirés et pressés les uns contre les autres, ensemble avec divers débris et cailloux que ramasse le filet sur le fond. La décompression que subissent les poissons devient insoutenable dès lors que leur remontée forcée a lieu depuis une certaine profondeur. 
La chute de la pression provoque une dilatation du gaz enfermé dans leur vessie natatoire, qui ne peut pas être compensée assez rapidement par une absorption dans la circulation sanguine.Il arrive souvent que la pression interne qui en résulte fasse éclater la vessie natatoire ou sortir les yeux de leurs orbites, l'oesophage et l'estomac par la bouche.
En une seule après-midi, les pêcheurs peuvent poser jusqu'à 60 000 kilomètres de filets maillants, qui, dans les hautes eaux du Pacifique, sont surtout des filets dérivants mais qui peuvent être aussi dans les eaux côtières des filets amarrés. Ce sont des filets en plastique munis de flotteurs sur un bord et lestés de l'autre, qui pendent comme des rideaux, sous la surface, généralement jusqu'à une profondeur de plusieurs dizaine de mètres. En plus de la mort non intentionnelle de plus d'un million de mammifères, de tortues et d'oiseaux chaque année, ces filets infligent une souffrance énorme aux poissons. 

Petite illustration de la pêche au chalut


La pêche de loisirs


En France, la pêche serait le loisir le plus populaire et il y a comparativement bien plus de pêcheurs en France que dans les autres pays européens. En 1994, près d'un Français sur seize s'y adonnait, ponctuellement ou régulièrement. Ce sont une immense majorité d'hommes (5 à 10% seulement sont des femmes). Néanmoins, le nombre de pêcheurs est en baisse constante et on estime qu'ils sont aujourd'hui moins de deux millions.
Beaucoup d'adeptes de la pêche de loisir affirment que leur victimes ne souffrent pas .  Toutes les données connues indiquent le contraire. Lorsqu'elles sont prises, les carpes agitent la tête, crachent comme si elles tentaient de recracher de la nourriture, se lancent en avant et plongent.

La plupart des humains ne ressentent que peu d'empathie pour les poissons. Parce qu'ils les voient comme une masse ou comme identique au sein d'une même espèce, les gens négligent facilement les poissons en tant qu'individus. Et parce que leur monde est un monde aquatique et que leurs moyen de communication échappent  à nos sens, parce que leur apparence physique diffère tant de la nôtre, beaucoup d'humains ne reconnaissent pas leur caractère sensible.
Le résultat est qu'un mauvais traitement de masse est socialement accepté. Au fur et à mesure que croîtra le nombre de personnes conscientes de la sensibilité des poissons, ceux-ci commenceront à recevoir la compassion et le respect qui leur revient.


Les poissons d'élevages

Les oeufs de saumons sont retirés des corps des femelles et mélangés avec la semence de mâles, les ovules sont développés dans des incubateurs contrôlés, situés sur la terre ferme et sont élevés jusqu'à que les alevins (larves de poissons) atteignent la taille voulue. Les alevins grandissent dans des écloseries d'eau douce pendant 12 à 18 mois, après quoi ils sont transférés dans d'immenses radeaux composés de cages flottant dans la mer ou dans des lacs. Chaque cage contenant des milliers de poissons, le transfert soudain en eaux salées est un tel traumatisme qu'entre 15 et 50% d'entre eux meurent! Les fermiers essayent donc aujourd'hui de procéder par étapes pour réduire "leurs" pertes.
Les survivants sont engraissés pendant deux ans et plus ils grossissent et plus évidemment l'espace se fait rare dans les filets ou les cages, il faut imaginer l'équivalent d'un poisson de 60 cm évoluant sa vie durant dans une baignoire. Alors que libres, ils migreraient sur des milliers de kilomètres des rivières où ils sont éclos jusqu'à l'océan.
De nombreux poissons succombent avant d'être "récoltés". En plus des comportements d'agression, des tris, des maladies et des parasites, ils meurent aussi à cause d'algues toxiques, des excréments et de l'urine qui s'accumulent dans les eaux et à cause de la raréfaction de l'oxygène  dans les eaux chaudes.

Avant l'abattage, les poissons sont forcés de jeûner plusieurs jours, jusqu'à parfois plus de trois semaines, selon les espèces, il s'agit soit d'éliminer une partie des surplus de graisse ainsi que les antibiotiques soit tout simplement d'économiser la nourriture durant le laps de temps pendant lequel ils ne perdent pas encore de poids.

Plusieurs façons de les tuer sont utilisées:
*Ils peuvent être simplement retirés hors de l'eau, laissés suffoquer dans des casiers à glace.
*Ils peuvent être électrocutés dans de grands réservoirs
*Tués d'un coup sur la tête
*Se faire couper ou arracher les branchies pour qu'ils se vident de leur sang, ils mettent généralement 3 à 9 minutes à perdre connaissance et sont donc tout de même souvent saignés alors qu'ils restent conscients.

élevage de poissons en pisciculture



Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les poissons sont des êtres sensibles qui ressentent la douleur et ont en réalité une mémoire à long terme impressionnante.
Les océans sont vidés par l'homme qui est de plus en plus équipé pour attraper le plus de poissons en une seule prise. On estime que chaque année, plus de 1000 milliards de poissons sont pêchés.
L'énorme filet qui racle les océans prend tout sur son passage, les espèces non ciblés qui ne se consomment pas, les poissons trop jeunes.. ils sont rejetés à la mer morts ou agonisants, c'est ce qu'on appelle les prise accessoires.
 89% des des requins marteaux et 80 % des requins blancs ont disparu de l'atlantique nord et ça, suite aux prises accessoires. A cause de la surpêche, les poissons sont de moins en moins dans les océans et ils ne se reproduisent pas assez vite pour remplacer ceux pêchés.


Si après avoir lu cet article vous continuez à manger du poissons...relisez le.


sea sheperd *les anges de la mer*





une partie du texte par Joan Dunayer




*Pour voir la vérité sur l'exploitation animale earthlings sur youtube*



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